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La CFE-CGC replace le salarié au centre des préoccupations

"La question essentielle du monde d’après est celle de la répartition du partage de la valeur" (F. Hommeril, CFE-CGC)


"On ne rend pas au travail, sa juste part de la croissance", estime le président de la CFE-CGC, François Hommeril, à l’occasion d’une conférence de presse, mardi 21 septembre 2021. "Il est l’heure pour les dirigeants d’entreprise de donner de la perspective aux salariés avec l’établissement d’un véritable pacte de progression salariale qui leur donne envie de s’investir", ajoute-t-il. Le leader syndical annonce que son organisation fera opposition au récent projet d’accord sur les retraites complémentaires et déposera un nouveau recours sur le prochain décret d’assurance chômage.



François Hommeril, président de la CFE-CGC, mardi 21 septembre 2021. jl - jl

"Les entreprises ont dans leur ensemble, amplement profité du 'quoi qu’il en coûte' réussissant à préserver leur profitabilité, en atteste le fort redressement des marges des entreprises", explique le président de la CFE-CGC, François Hommeril, à l’occasion d’une conférence de presse, mardi 21 septembre 2021. Soulignant que les dividendes ont progressé de "+200 % par rapport à l’an dernier" et que les dirigeants des entreprises ont bénéficié d’augmentations significatives de leur rémunération, le leader syndical pose "la question du sort des salariés" : "Quelle va être leur part dans ce monde d’après qui s’esquisse ?" Et d’assurer que "la question essentielle du monde de l'après-Covid est bien celle de la répartition du partage de la valeur, élément structurant de notre économie".


"JUSTE RÉÉQUILIBRAGE DU PARTAGE DE LA VALEUR AJOUTÉE"

"La CFE-CGC milite pour un juste rééquilibrage du partage de la valeur ajoutée, équilibre ô combien indispensable à la cohésion sociale, ciment de notre 'vivre ensemble' et de notre démocratie", poursuit François Hommeril qui pointe "une déformation du partage de la valeur ajoutée au profit des actionnaires dans le revenu global". S’appuyant sur des chiffres émanant de la Banque de France, il indique que "la part des actionnaires dans le revenu global est passée de 5,2 % en 1997 à 15,2 % en 2019" et que parallèlement, "le 'poids des charges de personnel dans le revenu global' est passé de 59,3 % à 54,9 %".

"Au moment où s’ouvre l’écriture de l’histoire du 'monde d’après' d’une crise qui aura mis en évidence nombre d’excès et de défauts de notre société, il est l’heure pour les dirigeants d’entreprise de donner de la perspective aux salariés, avec une revalorisation digne de la place que l’entreprise ambitionne pour eux, avec l’établissement d’un véritable pacte de progression salariale qui leur donne envie de s’investir", explique le président confédéral.


REPLACER LA FORMATION AU SEIN DES ENTREPRISES

Durant la réunion d’agenda social programmé au ministère du Travail, jeudi 23 septembre, "nous allons faire un focus sur les compétences". "Il est nécessaire de réinvestir dans la montée en compétences et il y a du chemin à faire", assure François Hommeril. En matière de formation, "on a perdu la clé. On ne parle que de budget ou de populations, mais on n’évalue pas les actions sous l’angle du progrès économique et social".

Estimant que l’individualisation de la formation avec la mise en place du CPF, a engendré une forme de "déqualification des formations", le leader confédéral appelle à "réinvestir des moyens pour la formation en entreprise, car c’est là qu’on tire vers le haut le parcours des individus". "Plutôt que de faire de la formation à l’extérieur des entreprises, il faut faire l’inverse et renverser la dynamique à l’œuvre depuis quinze ans", ajoute-t-il. À l’approche du prochain plan en direction des chômeurs de longue durée, il soutient les dispositions visant à les former en entreprise.

Sans surprise, "nous allons déposer un recours contre le nouveau décret d’assurance chômage" qui doit être publié dans les prochains jours, poursuit François Hommeril. "Dire que c’est en mettant la pression sur les demandeurs d’emploi qu’ils vont devoir accepter un emploi, c’est faux. L’aléa moral est faible sur l’assurance chômage. La motivation de cette réforme est inacceptable", développe-t-il. "Le coût le plus important pour le régime, c’est la permittence", ajoute-t-il, soulignant qu'"il faut faire peser sur les contrats courts, le coût effectif" du phénomène sur les comptes de l’Unédic.


OPPOSITION CONTRE LE PROJET D’ACCORD AGIRC-ARRCO

Rappelant par ailleurs que la CFE-CGC n’est pas signataire du dernier texte sur l’Agirc-Arrco, François Hommeril confirme que son organisation va faire opposition au projet d’accord. "Même si la crise a créé un déficit, il n’y a actuellement pas de problème de réserves", assure-t-il, faisant état de "neuf mois de provisions" actuellement dans les régimes. "L’accord proposé par le Medef ne met à contribution que les retraités, ce n’est pas juste et il faut que chacun prenne sa part", explique-t-il, pointant notamment le fait que les entreprises ont un "taux de marges à un niveau jamais atteint depuis 1949". "Le système de retraites est un pacte de solidarité permanent entre actifs et retraités. Mettre un coup de canif dans ce pacte est dangereux", considère-t-il.

Plus globalement sur le dossier des retraites, dans le cadre de la campagne présidentielle, "j’entends l’argument selon lequel il faut travailler plus longtemps, mais c’est faux […] car l’espérance de vie a cessé d’augmenter". "On ne peut plus aborder ce dossier avec les arguments des années 2000", continue-t-il. Et d’ajouter que "si les salaires avaient maintenu leur part dans le PIB, il n’y aurait pas de problème de financement des retraites".



Sources : AEF DÉPÊCHE N°658861

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