Dans un contexte de transformations économiques, sociales et technologiques, la CFE-CGC s'impose comme un acteur clé de la défense de l'encadrement. Face à des réformes controversées et à un dialogue social affaibli, la CFE-CGC plaide pour la restauration de la confiance entre les partenaires sociaux et le gouvernement. La rencontre récente avec le Premier ministre Michel Barnier marque une étape importante vers un renouveau de la concertation. À travers des propositions concrètes sur les retraites, l'emploi des seniors, le pouvoir d'achat, et la conditionnalité des aides publiques, la CFE-CGC réaffirme son engagement pour une représentation forte et équilibrée des cadres. Dans cet article, découvrez les enjeux actuels du dialogue social et les solutions portées par la Confédération pour bâtir une société plus juste et solidaire.

 

1. Restaurer des espaces de confiance : Un impératif pour la CFE-CGC

Avec la formation d'un nouveau gouvernement, la CFE-CGC réaffirme son rôle central dans la défense des cadres et des collectifs de travail. Dans un contexte où les réformes successives des retraites et de l'assurance chômage ont été perçues comme brutales, l'organisation syndicale souligne l'importance de rétablir des espaces de dialogue social. François Hommeril, président de la CFE-CGC, insiste sur le fait que l'encadrement, souvent marginalisé ces dernières années, mérite une reconnaissance accrue. La Confédération exprime sa volonté de collaborer avec le gouvernement, mais de manière exigeante, notamment pour la prise en compte des besoins des travailleurs en situation de management.

"Il n'y a pas de réussite économique sans engagement et responsabilité des travailleurs sur le terrain", rappelle la CFE-CGC. À travers son action, l'organisation syndicale met en avant la nécessité de rétablir une véritable confiance entre les différents acteurs sociaux pour garantir une gestion des entreprises pérenne et harmonieuse.

 

2. Dialogue renoué avec Michel Barnier : Une volonté de rupture affichée

Dans cette dynamique de renouveau, François Hommeril a rencontré le Premier ministre Michel Barnier, accompagné de la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet. Cette rencontre marque un tournant vers une nouvelle ère de concertation sociale. Les discussions ont été orientées autour de plusieurs thèmes cruciaux pour la CFE-CGC :

  • Les retraites et l'emploi des seniors : La Confédération a réaffirmé son engagement à protéger les droits des retraités et à favoriser l'emploi des seniors, un enjeu majeur face à une population vieillissante.
  • La conditionnalité des aides publiques aux entreprises : François Hommeril a insisté sur le fait que les aides publiques doivent être soumises à des conditions strictes, notamment en matière de préservation de l'emploi et de respect des engagements sociaux.
  • Le pouvoir d'achat des classes moyennes : Un autre point clé abordé est le soutien aux classes moyennes, qui souffrent particulièrement de l'inflation et des hausses du coût de la vie.

Lors de cette réunion, la CFE-CGC a souligné l'urgence de rééquilibrer les négociations entre syndicats et patronat, afin de redonner confiance à une société en souffrance. Selon Hommeril, il est indispensable de renforcer le dialogue pour garantir une véritable représentation des travailleurs et une redistribution plus équitable des bénéfices économiques.

 

3. Assurance chômage : Revalorisation des allocations de 1,2 %

Le 1er juillet, une revalorisation de 1,2 % des allocations chômage a été mise en place, impactant environ 2 millions de demandeurs d'emploi. Cette hausse intervient après plusieurs ajustements en 2023 (+1,9 % en avril et en juillet), mais elle reste jugée insuffisante face à l'inflation persistante. La CFE-CGC considère cette augmentation comme un pas en avant, mais rappelle que davantage de soutien est nécessaire pour faire face aux réalités économiques actuelles.

Avec un effort financier total de 150 millions d'euros en 2024 et 210 millions d'euros en 2025, cette revalorisation vise à offrir un meilleur soutien aux demandeurs d'emploi. Cependant, Hommeril souligne qu'une réforme plus ambitieuse est attendue pour répondre aux défis structurels de l'économie et de l'emploi.

 

4. Union européenne : Le règlement sur l'IA entre en vigueur

Le 1er août, l'Union européenne a lancé son cadre réglementaire pionnier pour encadrer l'intelligence artificielle (IA). Cette législation vise à stimuler l'innovation tout en garantissant une utilisation éthique et sécurisée de l'IA, particulièrement dans le domaine du travail. Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, a déclaré que ce cadre permettra aux Européens de faire confiance à l'IA tout en soutenant le développement des PME et des startups.

Les applications pratiques de l'IA dans divers secteurs, comme la génération d'illustrations ou la retouche d'images, sont nombreuses. Cependant, la CFE-CGC, tout en saluant les progrès technologiques, rappelle que l'IA doit être utilisée avec vigilance pour éviter des erreurs et garantir qu'elle serve les intérêts des travailleurs, sans compromettre leurs conditions de travail.

 

5. Rapport de l'OIT : Le déclin des revenus du travail inquiète

Le dernier rapport de l'Organisation internationale du travail (OIT) met en lumière une inquiétante tendance : la part des revenus du travail dans le revenu global a diminué de 0,6 point entre 2019 et 2022. Cette diminution des revenus du travail est aggravée par la crise de la Covid-19, qui a exacerbé les inégalités économiques. Celeste Drake, directrice générale adjointe de l'OIT, appelle à des politiques visant une répartition plus équitable des bénéfices économiques, notamment à travers la négociation collective.

Pour la CFE-CGC, cette situation est inacceptable. François Hommeril a réaffirmé l'importance de redonner du pouvoir aux syndicats pour rééquilibrer la répartition des richesses et garantir que les bénéfices économiques profitent à toutes les catégories de travailleurs.

 

Vers un dialogue social rénové

Face à un contexte socio-économique tendu, la CFE-CGC réaffirme son engagement à défendre les intérêts des cadres et des travailleurs. L'organisation syndicale se positionne comme un interlocuteur incontournable pour un dialogue social rénové, visant une meilleure répartition des richesses, un soutien accru aux travailleurs, et une protection renforcée des droits sociaux. À travers son action, la CFE-CGC s'efforce de bâtir un avenir plus juste et plus solidaire, où les conditions de travail et les droits des salariés sont respectés et préservés.

Ce renouveau du dialogue social s'inscrit dans une dynamique de rupture avec les pratiques passées, où la consultation des partenaires sociaux était souvent mise de côté au profit de décisions centralisées. Pour François Hommeril, l'enjeu est clair : reconstruire des espaces de confiance et d'échange pour avancer vers un avenir où les travailleurs sont reconnus et écoutés dans toutes leurs dimensions.