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Tensions sur le marché du travail : Jean Castex saisit le CESE

La principale réponse des pouvoirs publics face aux difficultés de recrutement a été annoncée lundi 27 septembre 2021, avec un "plan de réduction des tensions de recrutement" principalement axé sur la formation des salariés et des demandeurs d’emploi. Parallèlement, Jean Castex appelle le CESE à se saisir des autres freins. Dans sa lettre de saisine du 24 septembre, le Premier ministre invite le Conseil à travailler sur l’attractivité des métiers, sur les contraintes territoriales et les freins à la mobilité ainsi que sur l’orientation des jeunes. L’avis doit être rendu d’ici la fin 2021.





Le Conseil économique social et environnemental doit rendre ses conclusions relatives aux tensions sur le marché du travail d'ici la fin de l'année. © JL

En ce qui concerne les tensions sur le marché du travail, "le sujet des compétences est majeur et le gouvernement va investir davantage et plus et mieux dans la formation des salariés et des demandeurs d’emploi (lire sur AEF info). Cependant le manque de compétences ne peut résumer à lui seul l’explication de ces tensions", explique Jean Castex, dans le courrier de saisine du CESE daté du vendredi 24 septembre 2021. Dix jours après l’avoir annoncé devant l’assemblée consultative, le Premier ministre précise les contours de la saisine et mentionne "trois types de motifs" à même de "gripper" le fonctionnement du marché du travail.


ATTRACTIVITÉ DES MÉTIERS En premier lieu, "les causes peuvent tenir en particulier à des conditions de travail difficiles ou peu attractives". "Ainsi, dans un quart des métiers présentant des tensions, celles-ci proviennent plutôt de conditions de travail difficiles, révélant un problème d’attractivité", souligne Jean Castex, évoquant dans ce cadre, "les aides à domicile, les conducteurs routiers, les ouvriers non qualifiés de l’industrie [agroalimentaire, bois, métal, etc.], ou certains ouvriers qualifiés de l’industrie et du bâtiment ainsi que les serveurs". Et de rappeler que des travaux paritaires sur l’attractivité sont lancés dans les branches concernées dans le cadre de l’agenda social tripartite.


CONTRAINTES TERRITORIALES" ET MOBILITÉ

Ensuite, "s’ajoutent des contraintes territoriales avec des freins à la mobilité résidentielle, en particulier pour les activités ne pouvant pas être télétravaillées", poursuit le Premier ministre. Ces contraintes "peuvent être liées aux difficultés d’accès au logement dans les métropoles et les territoires tendus où les prix et la rareté des logements peuvent entraver l’installation de ménages, comme les jeunes dont les revenus peuvent être trop faibles pour louer", explique le chef du gouvernement. De même, dans les zones "détendues", "la valeur plus faible des biens et les délais de vente plus longs en comparaison avec les marchés tendus peuvent complexifier un projet d’installation dans une métropole ou une grande ville".

Au-delà, "à l’échelle des bassins de vie, un habitat dégradé, l’absence de commerces de proximité ou encore une desserte en transport en commun insuffisante peuvent constituer des points faibles pour attirer des compétences, surtout si les trajets pendulaires s’avèrent chronophages". Et "dans les communes touristiques, les résidences secondaires et les locations de courte durée peuvent réduire l’offre de résidences principales et constituer un obstacle pour le recrutement de métiers saisonniers", illustre Jean Castex.


ORIENTATION DES JEUNES

Enfin, "l’évolution des aspirations des jeunes est également un facteur invoqué par de nombreux professionnels et experts et qui peut expliquer qu’une proportion croissante d’entre eux se détourne de certains métiers soit en amont des choix scolaires, soit en cours de vie professionnelle active", avance le Premier ministre qui demande au CESE de se pencher sur "l’orientation des jeunes dans l’enseignement scolaire, professionnel et supérieur".


Au final, "l’avis du CESE devra porter sur l’ensemble des causes de ces difficultés et aux moyens d’y remédier" et "intégrera la dimension territoriale du sujet en s’interrogeant sur les contraintes de localisation des activités, sur l’approche systémique habitat-emploi pour faciliter les projets d’installation et sur les conditions d’une mobilité profitable aux actifs, aux entreprises et aux territoires dans le respect des objectifs de lutte contre le changement climatique et de préservation de l’environnement". Et "les préconisations tiendront compte des spécificités des secteurs d’activité et des métiers", ajoute Jean Castex qui demande au CESE de rendre ses conclusions "avant la fin de l’année".


Sources : AEF


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